Depuis quelques mois, il ne vous aura pas échappé que les prix augmentent de toute part, que certaines ruptures persistent en rayon et que certains produits s’arrêtent ou changent.
Les raisons sont multiples : guerre en Ukraine, dérèglement climatique et intempéries (notamment sécheresse et grêle), marché de l’énergie déstabilisé, spéculation et opportunisme de certaines sociétés qui profitent de la situation pour camoufler des hausses de prix non justifiées… Dans cet article, nous essayons de faire un tour d’horizon des impacts de la conjoncture actuelle sur La Louve.
Hausses des prix
Tout d’abord, rappelons que La Louve applique une majoration fixe de 20 % sur tous les produits, soit un taux plus faible que dans la plupart des autres magasins. Cela est censé couvrir les frais de fonctionnement du magasin…salaires, électricité, loyer, maintenance, etc. Sur certains rayons, La Louve applique un « coefficient de perte » pour compenser les facteurs qui rendent la gestion d’un tel produit plus cher qu’un autre. Les facteurs qui rendent nécessaire l’attribution d’un coefficient de perte sont
- la qualité périssable du produit en question,
- les vols et les risques de casse (exemples : il y a un coefficient de 3% ajouté au rayon viandes, 1% sur les bières à cause des vols).
Pour en savoir plus sur la politique de prix de la Louve, vous pouvez lire cet article.
Les frais de fonctionnement de La Louve ont été fortement impactés par l’inflation. Nous le voyons sur des hausses de prix des matériaux pour le groupe bricolage (pour construire des étagères, des nouveaux meubles), mais principalement sur le coût de l’énergie : depuis un an, nous avons vu nos factures d’électricité tripler. Elles sont passées d’environ 3000 € par mois à 9000 €.
Malgré ce contexte, la Louve n’a pas augmenté sa majoration de 20% sur les produits. Les hausses de prix que vous voyez sans doute en magasin proviennent des hausses de prix de nos fournisseurs. Ces augmentations ont des raisons multiples.
Hausse des prix de certaines matières
Cela entraine la hausse des prix des emballages. Par exemple, le prix du verre a subi une augmentation de 20 %, qui entraîne l’augmentation du prix du vin ; le prix de la tonne de carton est passé de 20 € en 2020 à 160 € en 2022, provoquant par exemple un supplément emballage carton de 15 à 20 € par livraison pour notre producteur de porc.
Hausse des prix de certaines denrées comme le beurre
Par exemple notre boulanger Anthony Bosson (L’Essentiel) nous garantit un prix fixe pour les pains jusqu’en juin 2023 ; mais la hausse du prix du beurre (50 % pour le beurre AOP qu’il utilise) va entrainer dans les mois à venir une hausse des prix des pâtisseries que nous vendons.
Hausse de coûts de l’énergie
Cela impacte fortement les fournisseurs ayant des entrepôts climatisés. Les montants des factures d’électricité des entreprises ont été multipliées, de 2 à 5 fois, par 3 pour la Louve. Face à la hausse des prix des carburants, plusieurs de nos gros fournisseurs ajoutent depuis la rentrée une taxe carburant sur nos factures.
Facteurs climatiques
Prenons encore les vins comme exemple. Les mauvaises récoltes en 2019 et surtout en 2021 ont entrainé des augmentations jusqu’à 30% au début de l’année. Normalement, nous voyons des augmentations de 2% à 4% chaque année.
Ruptures
Outre les ruptures persistantes depuis quelques mois (moutardes, huiles…), nous subissons quelques ruptures de yaourts, crèmes et lait de brebis, dues à la faible lactation des brebis, conséquence des récentes sécheresses.
Par ailleurs, les entrepôts de notre fournisseur Moulin des Moines ont brûlé cet été. Nous achetons chez ce fournisseur une grande partie du vrac, de nombreuses farines, des produits d’hygiène (marques Celtic, Rampal Latour, Cistell) ainsi que de l’épicerie sucrée et salée. Nous avons au maximum remplacé les articles manquants par d’autres, chez d’autres fournisseurs, mais cela n’a pas toujours pu être possible. Plus d’info dans cet article.
Un autre fournisseur historique de La Louve connait depuis quelques mois des difficultés, entrainant pour la Louve un certain nombre de ruptures. Son rachat par une autre société a été annoncé, et en attendant nous cherchons donc à faire glisser la plupart des articles concernés chez d’autres fournisseurs actuels. Plus d’info dans cet article
Modifications d’étiquetage
Les opérateurs du secteur alimentaire sont confrontés à des difficultés d’approvisionnement liées à la suspension des exportations de certaines matières premières en provenance d’Ukraine, mais également à cause de l’épidémie de grippe aviaire qui sévit en France depuis novembre 2021 et qui affecte l’approvisionnement de certaines denrées fabriquées à partir d’œufs ou d’ingrédients issus de volailles (graisse de canard…). Cela conduit les fabricants à modifier leurs recettes, sans possibilité de corriger rapidement leurs emballages. Des décalages entre l’étiquetage des denrées alimentaires et leur composition effective peuvent ainsi apparaître en raison de :
- la modification de la teneur en huile de tournesol
- la suppression de l’huile de tournesol ou sa substitution de l’huile de tournesol par une autre huile végétale (huile de colza, d’arachide, de coco, de soja ou encore de palme) ;
- la substitution de la lécithine de tournesol ;
- la substitution d’ingrédients d’origine française (œufs, viandes de volaille) par des ingrédients similaires en provenance d’autres pays ;
- la substitution de graisses de canard et d’oie par des graisses d’autres types de volailles.
Les denrées alimentaires potentiellement concernées sont : margarine, sauces, chips, frites, produits panés, biscuiterie, pains, conserves à l’huile, plats cuisinés, etc.
Face à cette situation, la DGCCRF a mis en place un site internet pour informer les consommateurs sur les modifications de composition de ces denrées, tout en préservant leur sécurité, dans l’attente de la modification de l’étiquetage.