Comme évoqué précédemment, nous vous présentons un rapport régulier sur l’activité économique du magasin. Il nous paraît en effet important de vous présenter régulièrement certains indicateurs clés, afin de vous permettre de vous faire une image claire des performances de la coopérative.
Le 3e trimestre étant maintenant derrière nous, nous sommes en mesure de faire une analyse du 01/01/21 au 30/09/21. Nous comparerons ces chiffres à la même période des années précédentes. Donc si vous lisez « par rapport à 2020 », cela signifiera toujours « par rapport à la période du 01/01/20 au 30/09/20 »
Fréquentation : retour progressif des coopérateurs
Avec la levée des restrictions de déplacement et de réunion imposées par la crise sanitaire, le retour aux horaires classiques et au système de services à 4 semaines, nous avons pu retrouver un rythme à peu près normal, avec des niveaux de fréquentation comparables à ceux d’avant la crise. Au 30/09, nous avions ainsi enregistré 92 052 passages en caisse, soit 14,1% de plus qu’en 2020 (80 648).
Néanmoins, la reprise est lente. À titre d’exemple, nous n’avons pas encore retrouvé les niveaux de fréquentation de 2019 : à la même période cette année-là, nous étions à 97 952 passages en caisse. Nous ne sommes donc qu’à 94% du niveau de 2019, alors que nous pourrions être bien au-dessus s’il n’y avait pas la crise sanitaire.
Cette fréquentation assez basse peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Tout d’abord, les services sur 4 semaines n’ont repris qu’à la rentrée. Or les services sont un facteur important de passage en magasin.
Ensuite, le nombre de membres inscrits a stagné, sous la conjonction d’un nombre important de départs et d’un faible nombre d’arrivées. Les départs d’abord : les confinements successifs ont exacerbé le besoin des citadins de se « mettre au vert ». Les demandes de maisons avec jardins ont explosé. Avec le recours au télétravail, beaucoup de Parisiens ont souhaité changer de mode de vie en s’installant en banlieue ou à la campagne, et un grand nombre de coopérateurs nous annoncent ainsi déménager pour s’installer en province. Même si ces départs ne se traduisent pas encore en désinscriptions (car il y a toujours un délai entre un départ et le rachat effectif des parts), ils ont un impact immédiat sur la fréquentation.
Parallèlement, l’arrivée de nouveaux membres a été rendue difficile, puisque les réunions d’accueil étaient suspendues une bonne partie de l’année. Nous avons pu en faire certaines en visio, mais les réunions « physiques » n’ont repris qu’en octobre.
De plus, nous constatons une hausse importante des personnes en statut « suspendu ». Ainsi au 30 septembre, seulement 3 751 personnes pouvaient faire leurs courses (= à jour, en délai, en alerte ou exemptés) contre 4 668 au 28/02, soit une baisse de 19,6%. Cela peut s’expliquer en partie par les départs évoqués plus haut, mais également par le fait qu’une partie des coopérateurs ne souhaitent pour l’instant pas revenir au magasin (notamment des personnes fragiles inquiètes pour leur santé, mais surtout des personnes qui ont pris de nouvelles habitude d’achat en raison du télétravail).
Enfin, nous avons pu constater un effet « besoin de vacances ». La baisse de la fréquentation est particulièrement observable durant les mois de mai à août (voir ci-dessous). Nous pouvons donc présumer que, après une année 2020 difficile, beaucoup d’entre nous ont ressenti le besoin de partir cet été.
Panier moyen : reste relativement élevé
Heureusement, la fréquentation a été en partie compensée par le montant dépensé lors des courses.
Le niveau du panier moyen avait connu un bond spectaculaire l’année dernière : avec le recours massif au télétravail, les restaurants fermés, les déplacements restreints, puis les confinements stricts presque un tiers de l’année, la quasi-totalité des repas a dû être prise à la maison. Cela a eu pour conséquence une augmentation importante de la taille des caddies (32% par rapport à 2019).
Avec le retour sur le lieu de travail, la réouverture de lieux de restauration et la généralisation du passe sanitaire, une part plus importante des repas est prise à l’extérieur. Il est donc normal de voir une baisse du panier moyen (-11,5%) par rapport à 2020. Néanmoins, il est intéressant de constater qu’il reste à des niveaux élevés : 61€ dépensés en moyenne contre 52€ en 2019.
Certains auraient-ils appris à cuisiner ?
Chiffre d’affaires
Les effets conjugués d’une fréquentation en hausse et d’un panier moyen élevé ont eu un impact positif sur le chiffre d’affaires. Celui-ci est en hausse de 6,3% par rapport à 2020 (5,646M€ en 2021 contre 5,313M€ en 2020). Pour rappel, le budget prévisionnel prévoyait une hausse de 5,9%, nous sommes donc légèrement au-dessus.
Si l’on compare à 2019, les résultats sont également encourageants : bien que nous ayons moins de fréquentation, les membres dépensent chacun un peu plus lors de leurs courses, ce qui a permis une hausse du chiffre d’affaires de 10,6% par rapport à 2019 (5,645M€ en 2021 contre 5,103M€ en 2019).
Néanmoins, si les deux premiers trimestres ont été globalement satisfaisants, le troisième trimestre est assez décevant : du fait d’une fréquentation très basse cet été, le chiffre d’affaires de cette période est inférieur à celui de 2019. À moins d’un très bon quatrième semestre, l’objectif de 8 millions d’euros pour 2021 semble difficilement atteignable.
Charges de fonctionnement
Cette augmentation du chiffre d’affaires est à mettre en relation avec l’évolution de nos charges de fonctionnement, qui sont également en hausse. En effet, celles-ci sont passées de 665 000 € en 2020 à 737 000 € en 2021, soit une hausse de près de 11% (72 000 €).
Comment expliquer une telle hausse ? Même si les dépenses d’investissement ont été en grande parties mises entre parenthèses, certains postes de charges avaient prévu d’augmenter cette année. C’est le cas notamment du loyer de Paris Habitat, en hausse de 33 000 € sur la période, ainsi que de la masse salariale (= coût du personnel), en hausse de 31000 € sur la période. Ces deux facteurs représentent à eux seuls près de 89% de l’augmentation des dépenses.
A noter sur la masse salariale : cette année encore, nous avons eu recours à des renforts d’effectif en CDD pour un coût d’environ 48000 € sur la période. Ces dépenses étaient nécessaires à l’activité, et sont vouées à disparaître dès l’année prochaine.
Il est néanmoins important de souligner que tous nos engagements financiers ont été honorés, notamment nos remboursements d’emprunts qui étaient en augmentation (prévue contractuellement).
Résultat de l’exercice
Au 31/08/21 (date du dernier inventaire), le résultat était estimé à -27 267 €. Néanmoins, il s’agit de la période de l’année la plus difficile pour la coopérative, car nous sortons de l’été. Le quatrième trimestre devrait redresser la barre et nous devrions finir l’année avec un résultat positif.
Pour rappel, le budget 2021 prévoyait un résultat de 48 000 €, avec un chiffre d’affaires de 8 M€. L’objectif de 8M€ semble difficilement atteignable, le résultat devrait donc être légèrement inférieur aux prévisions.
Conclusion
l’année 2021 peut être vue comme une année de transition. Après une année 2020 de crise, la reprise est progressive et prend un certain temps. Si nous ne sommes pas inquiets quant aux finances, il nous faut néanmoins rester prudents. L’année 2022 sera la plus lourde en terme de remboursements d’emprunts, et devrait donc voir nos charges encore augmenter.