Diplôme d’architecte en poche, Jean-François débute sa vie professionnelle dans un bureau d’architecte. Figurant parmi les premiers adhérents de La Louve, il en est devenu salarié en mars 2016, en charge du local, de son équipement et de de sa maintenance. « Cela faisait des années qu’on parlait avec des amis de monter une micro-coopérative alimentaire, chacun apportant ses bons produits… » Interview.

Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir membre et salarié de La Louve ?

J’ai découvert La Louve il y a 5 ans et demi, au tout début, grâce à une amie. Le principe m’a plu. J’ai tout de suite adhéré et je n’ai jamais lâché le sujet ! En regardant le film sur Park Slope, j’ai été séduit de voir des gens qui ne se connaissent pas, ne se croisent jamais, ne sont pas du même milieu social… participer à un projet commun à la fois apolitique et politique. Un projet avec un impact social. J’ai trouvé ça très puissant. Enfin, il faut bien avouer que j’aime beaucoup manger et cuisiner, alors si je peux trouver de bons produits sans me ruiner…

As-tu été surpris par certains aspects du projet ?

J’ai été ravi de constater qu’autant de gens adhéraient avant que le projet ne soit en place. Cela permet de faire mentir les fatalistes qui considèrent qu’en France, on râle beaucoup mais qu’on ne fait pas grand chose pour que cela change. Les gens donnent volontiers et ils n’attendent pas de recevoir. L’ambiance est à la camaraderie et à la motivation autour d’un même projet.

Quel est ton rôle à La Louve ? En quoi est-il clé ?

Personne n’est réellement indispensable. Pour le moment, je m’occupe principalement du chantier d’aménagement du local de la rue des Poissonniers. J’en assure la maîtrise d’oeuvre. Je coordonne les travaux et l’intervention des différents corps de métiers.

Comment vois-tu ton rôle évoluer dans les mois qui viennent ?

Après l’ouverture, je serai responsable du local, de son équipement, de son entretien et de la maintenance des équipements. Parallèlement, je m’occuperai des achats pour la viande et le poisson.

Exercer ton métier pour La Louve ou pour un autre employeur, en quoi est-ce différent ?

Je crois que c’est un salariat d’un type très particulier. On forme une équipe, au vrai sens du terme, avec la même base salariale et le même titre pour tous. C’est un salariat intelligent qui nous réunit et nous motive autour d’un même projet. Il n’y a pas de hiérarchie. Les décisions sont collégiales.

Comment vois-tu La Louve dans 10 ans ?

Elle sera bondée de coopérateurs souriants qui auront le plaisir d’avoir trouvé leur façon de consommer propre sur un modèle proche de Park Slope. Nous serons devenus des référents et des modèles pour d’autres coopératives.