On achèterait des fruits et des légumes pas encore bio au prix du bio ?
Quelle idée ! C’est pourtant la solution ingénieuse qu’ont trouvé Maxime Durand et Stéphane Delebassé pour assurer une conversion réussie de l’agriculture conventionnelle vers le biologique. Avec leur gamme de produits qui s’intitule fort à propos Pour demain, ils vous proposent de soutenir leur combat pour une agriculture plus durable.

Accompagner les agriculteurs
L’idée, toute simple, est d’impliquer les consommateurs pour qu’ils puissent soutenir indirectement l’agriculteur qui souhaite vivre de son exploitation tout en opérant une transition vers le biologique. Elle est née en 2018 d’un constat amer dressé par Maxime face à l’échec vécu par son grand-oncle qui, durant deux ans, s’est échiné sur son exploitation avant d’être contraint de la revendre… à un agriculteur conventionnel !
Car la conversion vers l’agriculture biologique entraîne un renchérissement des coûts et une baisse des rendements ; elle requiert un temps de travail accru et de nouveaux investissements, « sans être assuré du soutien des banques ni pouvoir bénéficier d’une aide publique ciblée », regrette Maxime.

Pré-labéliser le bio
Maxime et Stéphane sont alors en 4e année d’école d’ingénieur : « Nous étions loin du monde agricole ou commercial ». Mais ils sont conscients des limites du système actuel et convaincus des impacts positifs de l’agriculture biologique, non seulement sur la santé et l’environnement, mais aussi sur l’emploi. « Un agriculteur bio n’est pas rémunéré pour tout ce qu’il apporte à la société en termes de biodiversité par exemple, ou de gestion des sols et des eaux, remarque Maxime, alors qu’on investit énormément pour traiter les eaux polluées par l’agriculture conventionnelle. On marche sur la tête ! » Et d’ajouter : « La conversion vers le bio devrait dépendre d’une politique agricole ambitieuse, et non du seul consommateur, d’autant plus en cette période d’inflation ».
La solution : distribuer à un juste prix la production d’agriculteurs en conversion pour leur permettre d’attendre le délai d’obtention du label « AB ».
Concrètement, leurs fruits et légumes sont produits selon un cahier des charges stricts répondant aux critères de l’agriculture biologique, mais ne bénéficient pas encore de la labellisation officielle et donc du niveau de prix correspondant. Après une première expérience réussie sur les marchés des Hauts-de-France, c’est la création de leur start-up qui s’engage à rémunérer les agriculteurs 60 % de plus en moyenne, ce qui prend en compte tous les surcoûts liés à la conversion.

Manger bio, manger durable
En 2024, leur marque Pour demain arrive à La Louve avec une gamme de produits presque bio donc.
Celle-ci comprend des jus et purées de fruits, différentes légumineuses, des fruits à coques ainsi que des farines de blé ou de maïs.
Rien qui concerne la filière élevage encore, car « c’est un marché plus complexe et qui est déjà à l’équilibre ».
Avec les fruits et les légumes, Maxime et Stéphane ont pu s’appuyer sur les coopératives agricoles pour transformer leurs produits, comme pour « l’ensachage de nos lentilles ». Elles les ont aussi aidés à créer de véritables recettes : le jus de pomme framboise est composé de trois variétés différentes de pommes… presque bio. Avant d’être commercialisées, toutes les nouvelles recettes sont testées et approuvées par l’ensemble de l’équipe.
Pour demain propose ainsi des recettes simples et authentiques à partir de produits cultivés et transformés en France, un partenariat évident pour notre coopérative !

Entreprendre équitable
Soucieux de cohérence, Maxime et Stéphane ont créé une entreprise qui a obtenu l’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale),  avec des engagements forts : « Il s’agit de partager équitablement les bénéfices entre les différents acteurs, agriculteurs ou salariés. Plus de la moitié des salariés ont des parts dans l’entreprise et, chez nous, le plus haut salaire ne peut être plus de deux fois supérieur au salaire le plus bas. »
Pour demain, c’est aujourd’hui 25 salarié·es, 2 500 points de vente et près de 500 exploitations agricoles accompagnées, soit plus de 2 millions de m³ de terres reconverties.
Et quand on sait que seules 10 % des exploitations (des petites et moyennes pour l’essentiel) sont bio, il y a de quoi faire !

D’ailleurs Pour demain recrute : la jeune start-up est à la recherche de talents commerciaux sur la région parisienne mais elle propose aussi des stages dans des métiers variés, en communication, développement produits ou relations avec les agriculteurs.
Coopératrices et coopérateurs de La Louve, n’hésitez pas à rejoindre cette équipe dynamique et chaleureuse !

Pour les contacter :
https://www.pourdemain.org/