La clôture des comptes est bientôt terminée. Les comptes détaillés seront présentés et votés en AG avant le 30 juin prochain, après certification par le commissaire aux comptes. Nous vous proposons de découvrir, en avant-première, les premières analyses et indicateurs de ce bilan :

  • la fréquentation : le nombre de coopérateurs ayant réalisé des achats.
  • le panier moyen : c’est le montant dépensé en moyenne lors d’un passage en caisse
  • le chiffre d’affaires : c’est le terme pour désigner le montant des ventes. Il sera toujours exprimé hors taxes (hors TVA). Il peut être calculé en multipliant la fréquentation par le panier moyen.

A partir de la prochaine Louveletter, nous vous fournirons ces indicateurs mensuellement, sur le mois écoulé, avec une analyse pour chacun et les raisons de leurs bons ou moins bons résultats. L’objectif sera, dans un deuxième temps, de réaliser un rapport trimestriel plus complet, intégrant davantage d’indicateurs.

Fréquentation

A partir du mois de mars (1er confinement) jusqu’à la fin de l’année, la fréquentation du magasin a fortement diminué, du fait, comme vous vous en doutez, de la crise sanitaire.
Cette baisse est particulièrement visible pendant les mois de confinement (avril à mai et novembre) car, outre les restrictions de déplacements, cela contraint la coopérative à suspendre les services, qui sont un facteur important de passage au magasin. Ceci dit, la baisse de fréquentation (et de chiffre d’affaires) était beaucoup plus dramatique lors du confinement du mars. Pourquoi ? Quand les écoles sont fermées, beaucoup plus de monde semble quitter la ville.
La fréquentation a encore chuté pendant les mois d’été (juin-juillet-août), durant lesquels une part importante des coopérateurs a quitté Paris ou est restée en Province. Beaucoup de visages ne sont réapparus qu’en septembre pour la rentrée des classes. Autre constat : en période de crise sanitaire, quand il est permis, les gens partent en plus grand nombre et pour plus longtemps pendant les périodes de vacances.

Au total, nous aurons eu 17 % de passages en caisse en moins sur l’année par rapport à 2019. Mais si l’on ne retient que la période du 1er avril au 31 août, on tombe à 37% de passage en moins !

Les leçons à retirer pour la fréquentation du magasin pendant les pandémies semblent donc être :
ll faut distinguer entre deux sortes de confinement, sans ou avec fermeture des écoles. Ce dernier est le plus néfaste pour nous en fréquentation du magasin (et du chiffre d’affaires).

Quand nous pouvons maintenir les services obligatoires, même à un rythme de toutes les huit semaines, la fréquentation du magasin (et le CA) reste relativement stable par rapport aux périodes de non-crise… sauf pendant les périodes de vacances ou la baisse de fréquentation s’aggrave.

Panier moyen

Heureusement, celui-ci a suivi la logique inverse qui a compensé les baisses de fréquentation. Avec le recours massif au télétravail, les restaurants fermés et les déplacements restreints d’une manière générale, puis les confinements stricts presque un tiers de l’année, la quasi-totalité des repas est prise à la maison (même si l’on s’en serait bien passés parfois…).Cela a eu pour conséquence une augmentation importante de la taille des caddies : le panier moyen est en hausse de presque 30 % par rapport à 2019.

Il est notamment intéressant de constater qu’au mois d’avril, lors du 1er confinement, alors que les écoles étaient fermées, le panier moyen a quasiment doublé pour atteindre 100 € ! Les parents garderont un souvenir ému de ces deux mois, où il a fallu cuisiner tous les repas pour toute la famille…

Chiffre d’affaires

Malgré la baisse de la fréquentation, et même s’il a fallu aménager les horaires d’ouverture et suspendre les services à plusieurs reprises, nous avons réussi à maintenir un certain niveau d’activité, bien qu’inférieur à ce que nous avions espéré pour l’année 2020.

La nature de notre projet nous a permis de mieux amortir le choc, comparé à d’autres secteurs. Le fait d’être un supermarché nous a notamment permis de rester ouverts toute l’année, et nous avons pu ainsi, en quelque sorte, « bénéficier » de la fermeture des restaurants et autres lieux de divertissement. Notre modèle cependant a rendu plus difficile notre fonctionnement, ce qui ne nous permet pas d’atteindre les niveaux exceptionnels de résultats de notre secteur.

Ainsi, alors que l’activité a ralenti sur l’ensemble des secteurs, nous avons pu maintenir notre niveau d’activité et même maintenir une légère croissance nécessaire aux remboursements de nos emprunts malgré la spécificité de notre modèle économique : notre chiffre d’affaires est en légère hausse (4,0%) sur l’année 2020. Pour comparaison, nous avons vu une augmentation de 26% en 2019 et 48% en 2018 ( !! ). Nous espérions atteindre 15% en 2020.

Nous avons eu un excellent premier trimestre 2020, avec un record historique de chiffre d’affaires en mars, ce qui aura grandement soutenu le résultat de l’année. Puis le 1er confinement est arrivé, avec un ralentissement important de l’activité, amorti nous l’avons dit par notre statut de supermarché : ainsi même si la fréquentation a baissé, les ventes sont restées stables grâce à la hausse du panier moyen.

C’est en fait pendant les mois d’été que les ventes ont le plus reculé, atteignant des niveaux inférieurs à 2019. Il a fallu attendre la rentrée pour retrouver des niveaux d’activité normaux. Les mois de septembre et octobre ont ainsi, au même titre que le 1er trimestre, grandement contribué à sauver l’année.

Le 2e confinement, même s’il a eu moins d’impact que le premier, aura tout de même vu les ventes reculer par rapport à l’année précédente, mais le mois de décembre a permis de rattraper les dégâts.

En conclusion : le rythme de l’activité aura été dicté par l’apparition de la Covid-19, et ses confinements. Heureusement, les solutions de participation que nous avons bricolées, et surtout les coups de main donnés en masse ça et là par des nombreux membres nous ont permis de faire tourner notre magasin de manière respectable tout au long de l’année. Si bien que le projet n’est pas en danger et nous aurons été capables de terminer l’année 2020 sans perte.

Le résultat net (provisoire) est évalué à 50 000€. Le résultat prévu pour cette année, avant le Covid, était de 176 000 €.