Comme vous le savez, depuis la sortie de la crise sanitaire et le début de la guerre en Ukraine, l’économie mondiale subit une hausse généralisée et durable des prix. En France, cette hausse des prix – ou inflation -, bien que moins importante que dans d’autres pays, a atteint 7% de moyenne en 2022, du jamais vu depuis des décennies.

Si l’on se concentre uniquement sur l’alimentaire, c’est encore pire. En février 2023, les prix de l’alimentation avaient augmenté de près de 15 % en l’espace d’un an. Cette inflation, nous la subissons tous, et en particulier les plus démunis. Elle pèse sur nos budgets et nous pousse à changer nos habitudes d’achat, quitte à se priver.

La Louve n’a pas été épargnée par l’inflation. Vous avez sans doute remarqué des augmentations de prix importantes, voire choquantes sur certains de nos produits au cours de l’année écoulée : 85% d’augmentation sur certaines pâtes, 20 à 50% sur beaucoup de vins, etc… Mais jusqu’à présent, nous n’avons fait que reporter les augmentations de nos fournisseurs, qu’ils ont d’ailleurs eux-mêmes subies du fait de la hausse de leurs coûts.

Mais la Louve subit également une hausse de ses coûts internes : entre 2021 et 2022, nos dépenses de fonctionnement ont augmenté de près de 50 000€. Nos charges d’électricité, notamment, ont quasiment doublé en un an, passant de 35 000 à 67 000€. Les uns après les autres, nos prestataires nous informent de hausses de tarifs. Tous nos coûts augmentent : l’électricité donc, mais aussi l’achat de matériel, sa maintenance, toutes les prestations : collecte des déchets, assurances, honoraires divers, téléphonie, jusqu’aux sacs des fruits et légumes !

Pendant deux ans et dans le cadre de sa mission d’alimentation accessible et durable, La Louve s’est efforcée d’absorber ces coûts et de ne pas les répercuter sur ses prix. Pendant deux ans, et alors que certains grands groupes réalisaient des profits records au détriment du consommateur, notre stratégie a été de protéger le pouvoir d’achat de nos membres. Pendant ce temps, les investissements nécessaires au fonctionnement ou à l’amélioration ont été mis de côté, ce qui n’est pas tenable à moyen terme. Dans ce cadre, nous n’avons pas non plus augmenté les salaires de l’équipe, en dépit de notre volonté de mener à bien notre mission d’employeur.

Mais cette situation n’est plus tenable. Malgré nos efforts pour augmenter les recettes (via le recrutement de nouveaux membres et la mise en place des rayons fantômes), nous ne parvenons pas à couvrir l’augmentation des coûts. Nous avons subi deux années de pertes consécutives (-50 000€ en 2021 et –70 000€ en 2022). Cela fait donc maintenant deux ans que La Louve perd de l’argent et rogne sur ses réserves.

Afin d’assurer notre stabilité financière et de reconstituer notre trésorerie, l’équipe salariée, dans le cadre de ses prérogatives de gestion du magasin, a pris la décision d’augmenter notre taux de marge de 20 à 22%. Nous nous sommes décidés sur ce chiffre suite aux discussions avec nos partenaires à Park Slope (où la marge post-covid est montée à 25%) et avec Paris Initiative Entreprise, notre partenaire-financeur historique.

Cette solution permettra, pour un chiffre d’affaires estimé à 7,6M€ en 2023, de dégager 50 000€ de marge supplémentaire, et ainsi de couvrir en grande partie les hausses de charges afin de prétendre à l’équilibre financier, tout en étant la moins douloureuse possible pour le consommateur, puisqu’un panier de 100€, à l’heure actuelle, passera à 101,60€. Cette hausse de marge n’a pour objectif que de garantir notre équilibre financier à court terme, et de préserver notre outil à tous.