À la Park Slope Food Coop, supermarché coopératif à New York qui a inspiré la création de La Louve, tous les adultes d’un ménage, s’ils partagent le moindre produit acheté dans la coopérative, doivent rejoindre la Coop et assurer 3 heures de travail tous les 4 semaines. Cela veut dire qu’un ménage composé d’un couple doit 6 heures par cycle, une colocation à 3 doit 9 heures, etc. Soit la totalité de ces heures est assurée, soit tout le monde perd le droit de faire ses courses. Assez régulièrement, un membre d’un couple assure les 6 heures tout seul soit parce que l’autre ne s’intéresse pas à la Coop (mais continue à bénéficier de ses produits), soit à cause d’emplois du temps erratiques ou chargés.
Si cela semble dur, la logique est solide. Les principes fondamentaux d’un modèle de supermarché coopératif et participatif sont les suivants :
– en tant que coopérateur, j’assure une partie du travail que je génère. Plus je consomme de produits, plus je crée du travail (réception, mise en rayon, temps à la caisse, etc.). Si un ménage à 2 n’assure pas la part du travail générée par l’ajout d’une 2e bouche, cela signifie que les gens habitant seuls font une part du travail global de la coopérative plus importante. Une espèce de « taxe célibataire » est établie ;
– si chaque personne faisant ses courses travaille, on crée l’ambiance indispensable à la réussite du projet. Nous avons tous concrètement conscience que le supermarché est le nôte parce ce que nous le faisons fonctionner. Accepter la présence de gens qui bénéficient des produits de la Coop sans contribuer à son fonctionnement ni à son capital crée deux classes de personnes : les coopérateurs et les clients. Ainsi, dans le supermarché, se côtoient des personnes qui ne travaillent pas et des personnes qui travaillent pour d’autres, sans réciprocité.
Á La Louve, nous ne voulons pas perdre des personnes impliquées, mais qui n’auraient absolument pas les moyens d’adhérer à ce principe d’égalité et de réciprocité. Nous avons décidé, dans un premier temps, qu’il serait possible de rattacher un 2e adulte du même ménage au « compte » du coopérateur. Concrètement, il s’agit d’un 2e adulte vivant à la même adresse qui peut faire ses courses à La Louve, sans devenir coopérateur. La personne rattachée n’est pas habilitée à faire un créneau horaire au supermarché ni à accompagner le coopérateur aux assemblées générales.
Si votre volonté de faire partie de La Louve est très forte, mais que devenir coopérateur n’est absolument pas possible pour tous les adultes du ménage, bénéficiez de cette politique sans complexe. Nous demandons seulement que votre décision soit éclairée et consciente des enjeux de notre coopérative. Il ne peut y avoir qu’une personne rattachée par coopérateur. Si il y a 3 adultes dans un ménage, il devra y avoir 2 coopérateurs et un rattaché.
Comment rattacher quelqu’un ?
Vous devez vous rendre au bureau des membres accompagné de la personne concernée et vous munir de :
– pour le coopérateur, d’un justificatif de domicile (facture d’électricité, d’eau, de gaz, quittance de loyer)
– pour la personne rattachée, d’un justificatif de domicile (facture d’électricité, d’eau, de gaz, quittance de loyer) et d’une pièce d’identité (carte nationale d’identité, passeport, carte de séjour, permis de conduire).
La Louve fournira un badge à la personne rattachée, facturé 5€. Le statut de la personne rattachée dépend du statut du membre. Si le membre est suspendu ou en congé temporaire par exemple, le rattaché ne peut pas faire ses courses.