Joe Holtz et Ann Herpel, coordinateurs généraux de la Park Slope Food Coop, nous ont fait l’honneur et le plaisir de venir découvrir La Louve du 6 au 10 novembre. Projection du film Food Coop, travail avec les salariés, présence à l’assemblée générale du 9 novembre, Joe et Ann ont partagé le quotidien de La Louve et n’ont pas manqué de prodiguer leurs conseils. Retour sur un moment très particulier pour ceux qui, depuis 5 ans*, nous accompagnent dans la création de la petite sœur de la Park Slope.
La semaine fut intense pour les deux New-Yorkais, arrivés le dimanche. Lundi, la projection de Food Coop fut la première occasion de discuter avec les coopérateurs et curieux venus voir le film.
Ils ont ensuite passé la semaine dans les rayons du supermarché, constatant avec plaisir les similarités entre La Louve et la Park Slope. Joe a même dit qu’il se sentait un peu comme chez lui. Ann a ajouté qu’elle était épatée de voir comme La Louve fonctionne bien et que, dorénavant, ils se sentaient moins seuls. Même si La Louve est loin de « tourner » comme la Park Slope, Joe et Ann ont pu constater l’enthousiasme des coopérateurs et des salariés.
Enfin, point d’orgue de la semaine, Joe et Ann ont pu répondre aux questions des coopérateurs lors de l’AG du 9 novembre. Retrouvez ci-dessous quelques questions posées à cette occasion, extraites du compte rendu de l’AG.
Coopératrice : Avez-vous remarqué des différences entre Park Slope et La Louve ?
Joe (traduit par Brian) : La seule différence c’est le vin. Il n’est pas possible d’en vendre à Park Slope. Mais il y a surtout de très nombreuses similarités, comme l’AG, l’accueil, la participation des coopérateurs…
Coopérateur : Nous avons appris l’émergence d’autre projets en France, en Belgique… Comment se fait-il qu’entre la création de Park Slope et celle de La Louve il y ait eu si peu de projets similaires ?
Joe (traduit par Brian) : Quand le projet a démarré en 1973, il y avait aux Etats-Unis une large adhésion à l’idée d’une participation de tous au sein d’une coopérative. La Park Slope est devenue une exception au fil du temps. Beaucoup de coopératives ont disparu, et celles qui ont survécu n’ont pas su réconcilier la culture américaine de la liberté avec le principe d’un accès limité au magasin aux seuls coopérateurs. La Park Slope a tenu à conserver ce principe et a fait évoluer le système de participation à plusieurs reprises pour maintenir l’implication des coopérateurs.
Laurent : Au vu du fonctionnement actuel de la Louve, combien pensent-ils que la coopérative peut accepter de membres ?
Joe (traduit par Brian) : Je crois qu’actuellement il y en a 5000 environ ? La Louve a de grandes réserves, un espace de vente similaire à Park Slope, mais un espace de caisse un peu petit. Il faudrait le densifier pour permettre au magasin de grandir dans de bonnes conditions. La Louve peut aller jusqu’à 17000 membres comme Park Slope !
Coopératrice anonyme : la Louve se situe dans un quartier populaire. S’ouvrir aux habitants de ce quartier fait partie de ses valeurs. Y-a-t ’il une préoccupation sociale à la Park Slope et un sujet similaire d’ouverture sur un quartier populaire ?
Ann : Il s’agit en effet d’une question très importante à la Park Slope. Brooklyn est un quartier très peuplé. La Park Slope s’attache à être un « bon voisin » dans le quartier, et d’accueillir tout le monde en se rendant autant accessible que possible.
*Joe est un des fondateurs de la Park Slope, Ann en est coordinatrice générale depuis 15 ans. Chaque semaine, depuis 5 ans, grâce à un rendez-vous sur Skype, ils apportent leur soutien et leurs conseils à Tom et Brian pour les aider d’abord à créer, désormais à gérer La Louve.